Gant de travail : la norme EN 420 évolue et est remplacée par la norme EN 21420
Obligatoire pour tous les gants de protection à usage professionnel, la norme EN 420 définit les exigences générales attendues pour ces EPI. Datant de 2004, cette norme a été retravaillée et mise à jour afin de préciser certains points. Ainsi, en mars 2020, la norme EN 21420 a été publiée et va, au fur et à mesure que les certificats de conformité des gants de travail arriveront à expiration, remplacer la norme EN 420.
Que change cette nouvelle norme pour les gants de travail ?
Comme la norme EN 420 concerne les exigences générales et les méthodes d’essai des gants de protection, ces changements n’ont pas d’incidence sur le choix d’un modèle par les professionnels. En effet, elle a pour objectif d’assurer aux utilisateurs que les matériaux utilisés lors de la fabrication n’impactent pas leur santé. Ainsi, elle porte sur l’innocuité d’un gant professionnel.
Ce qui reste inchangé pour les gants de travail
Le pH du gant professionnel doit être compris entre 3,5 et 9,5. Cette donnée est valable pour l’ensemble des matériaux utilisés : ils doivent donc tous être testés. Si le gant est fabriqué avec un matériau unique, l’échantillon devra être prélevé au niveau de la paume.
Un gant de travail en cuir doit avoir une teneur en Chrome VI inférieur à 3 mg/kg : chaque cuir utilisé dans la fabrication doit être testé.
Ces éléments d’innocuité de la norme EN 420 restent inchangés et sont reconduits pour la norme EN 21420.
Les changements apportés par la norme EN 21420 sur les gants de protection
Le champ d’application de la norme EN 21420
Désormais, cette norme ne s’applique plus seulement aux gants de travail mais également aux protecteurs de bras, à savoir les mitaines, moufles ou encore les manchettes de protection.
L’innocuité des gants de travail est renforcée
Des seuils supplémentaires ont été fixés pour l’utilisation de certaines substances lors de la fabrication d’un gant de travail afin de renforcer la sécurité des professionnels et ainsi se conformer au règlement Reach :
- le taux de HAP (= Hydrocarbures aromatiques polycycliques) doit être inférieur à 1 mg/kg. Cela concerne les gants de protection enduits en contact direct avec la peau
- les colorants Azoïques ne doivent pas pouvoir être détectables
- le DMFa (Diméthyformamide) doit être inférieur à 1000 mg/kg ce qui équivaut à 1000 ppm. Cela concerne uniquement les gants de protection PU (Polyuréthane)
- le Nickel rejeté lors de l'utilisation d’un gant de travail avec un matériau métallique pouvant entrer en contact prolongé avec la peau doit être inférieur à 0,5 µg/cm² par semaine
Une nouvelle obligation fait également son apparition concernant l’utilisation de caoutchouc naturel pour un gant de protection. Il s’agit bien évidemment du latex et donc des gants en latex. Sur la notice d’utilisation, il est désormais obligatoire d’ajouter un avertissement prévenant du risque d’allergie pour les professionnels sensibles au latex.
La taille d’un gant de travail
De nouvelles tailles apparaissent pour compléter l’offre disponible. Ainsi, un gant professionnel pourra désormais être proposé de la taille 4 à 13. De plus, les fabricants ont désormais l’autorisation d’ajouter de nouvelles tailles ou des demi-tailles lorsque cela est jugé nécessaire.
Les fabricants de gant de travail ont également l’obligation de définir leur propre système de taille en rapport avec la taille des mains. La longueur du gant devra toujours être supérieure à la longueur de la main pour l’ensemble des tailles. De même que pour la largeur du gant par rapport à la circonférence de la main.
Il n’y a plus de longueur minimale pour un gant de travail sauf si une longueur minimale est exigée par une autre norme (comme pour les modèles de gant de soudeur professionnel par exemple, qui sont concernés par la norme EN 12477).
La dextérité du gant de travail
Le test de dextérité d’un gant de travail reste identique (voir notre page sur les normes des gants de travail). En revanche, celui-ci devient plus précis car le temps de maintien de la tige lors du test de précision doit être mentionné en secondes.
Ainsi, rien ne change dans le choix d’un gant de travail de précision. Le résultat de ce test est simplement plus détaillé.
Les propriétés électrostatiques d’un gant de protection
Les gants de travail destinés à être utilisés en zone ATEX doivent être normés EN 16350. Leurs propriétés électrostatiques doivent être testées selon la méthode d’essai EN 1149-2. Ils pourront ainsi obtenir la norme et avoir un pictogramme pour une reconnaissance simplifiée. Le voici :
Ainsi, un gant de protection zone ATEX devra posséder ce marquage. Bien entendu, les modèles qui ont d’autres propriétés électrostatiques de surface ou d’atténuation de charges ne relèvent pas de la norme EN 16350 et n’auront pas de pictogramme. Les performances devront être évaluées selon les méthodes d’essai EN 1149-1 ou EN 1149-3.
Le marquage d’un gant de travail
Bien que déjà très complet, le marquage du gant de travail évolue et s’enrichit avec la notion de traçabilité. Le marquage étant obligatoire, il devra désormais faire apparaître le numéro de lot et la date de fabrication (ainsi que la date d’obsolescence si cela est applicable), afin d'avoir une traçabilité sur la fabrication du produit.
Les gants de protection jetables qui ne peuvent être marqués devront avoir ces informations sur l’emballage.
L’entretien d’un gant de travail
Une donnée importante doit désormais apparaître sur la notice d’utilisation d’un gant de travail. En effet, le fabricant doit fournir les instructions de lavage lorsqu’un gant de protection peut être lavé. Si cet entretien est applicable, il devra préciser si les performances mentionnées du gant ont été testées avant ou après lavage, car cela peut impacter les mesures.
Sur vetementpro.com, cette norme va progressivement remplacer la norme EN 420. Aucun impact pour l’utilisateur final mis à part la possibilité d’avoir plus de tailles disponibles et des gants de travail toujours plus sûrs pour la peau.